dimanche 5 août 2012

RAMID, le PJDiste vindicatif et pétulant d'autrefois ne l'est plus! Par Abdelaziz IKKROU


       Dans son cursus au barreau c'est un avocat vindicatif, parce que croyant ainsi détecter les obstacles. Mais la réalité est toute autre en raison de non dits et de son interprétation des échos induits. N'étant de surcroît pas toujours évidents,  car brouillés par ses précipitations dans la propagation de ses distorsions comme dans le cas de la Daniel-Gate. Ce qui a par ailleurs porté équivoque, ayant laissé passer le nom du monstre pédophile sur la liste des graciés. Rappelant son état-d’âme en tant que député pétulant à la limite zélote au style symbolique difficilement soutenable provoquant brouillage de ses messages. 

         De ce fait, quand on remémore l'historicité événementielle d'avant, il est étrange de voir combien la moindre panne communicative, peut être catastrophique pour les partis au pouvoir. Ajouté à la joute verbale rendant les parlementaires du même bord solidaires entre eux même dans la bêtise. Mlle Erraghaye s’en souvient sûrement de ce qu’elle avait enduré dans l’hémicycle, en faisant son travail de journaliste. Tous les pjdistes d'alors par un esprit invasif avaient marqué avant de s’excuser une brutale propension dans leur mode d’expression sur la religion à son encontre. On dirait qu’on était à Kandahar où à Peshawar du temps des talibans. Tellement, quand on y réfléchi, après deux années d'exercice du pouvoir  il est loin le jour, ou, Ramid crut pouvoir faire le mufti partout. D’ailleurs c'aurait été vain pour lui de continuer à vouloir disséminer de la sorte des doutes sur le choix fondamental des marocains et marocaines, concernant leur liberté individuelle. Comme ce qu’était auparavant son attitude avec son actuel chef de parti auréolé de sa nomination en tant que chef du gouvernement accélératrice de l'histoire après le oui référendaire du 01 Juillet 2011. Vu que le souverain l'avait chargé de constituer le premier gouvernement sous la nouvelle constitution.

       Aussi,avec les moyens diversifiés de connaitre s'il est dans le tort, à l'époque avait-il oublié que c’est essentiellement ce même peuple qui était garant à travers le temps de sa propre civilité dans la décence, la responsabilité et la respectabilité mutuelle. Et qu’aujourd’hui comme hier, une telle posture de prêche de moralité comportementale n’a aucunement de place dans le Maroc surtout après l'adoption de la nouvelle constitution. Et ce ne sont pas les illuminés suiveurs qui brutalement se font embarquer dans des raisonnements même au prix de leurs vies qui nous feront changer de cap. Qu'on le veuille où pas, seul le commandeur des croyants régie cette complexité de la société marocaine dans sa diversité des cultures certes inextricablement enchevêtrées, dans le respect fondamental de la constitution article 41.

       N'est-il pas vrai que tout le monde avait constaté chez les PJDistes ce fond de propension au lendemain de leur soi-disant plébiscite électoral du 25 Novembre 2011? N'est-ce pas son ami Lakhlifi s'en était stratégiquement occupé dans un but d'accaparement du terrain politique, de part ses premières sorties médiatiques juste après l'annonce des résultats partiels? Parlant à profusion emphatique non contrôlée de défis à relever, eu égard au lourd héritage d'un illettrisme frôlant 35%, un classement désastreux au développement humain, un secteur d'agriculture objectif seulement des nantis auprès des banques bienfaisantes à leurs égards, une corruption honteuse, une économie de rente humiliatrice des jeunes diplômés au chômage et autres papillonnement d'exécution de projets éparpillés. N’empêche, ce que peu de gens savaient, le centre de cette razzia électorale c'est la cavalcade tonitruente de son parti à laquelle s'étaient par un bien vaillant hasard ralliés en catimini les mécontents facebookards. Lesquels, voulant triturer définitivement ce qu'ils appelaient imprudemment le gotha résiduel politique de tous les partis. Et, qu'en effet, c'en était le début du marquage du galop du PJD dans le terrain de l’Exécutif, sans se soucier de ses coalisés conjoncturels. Ni de l'opposition, surtout ceux-là même que le M20F avait cru laminer au cimeterre tels les ex G-huitards par exemple le RNI le PAM l'UC. Tout cela est évidement métaphoriquement projeté, telle l'image dans l'inconscient arabo-antéislamique de Antar Bnou Cheddad abattant les têtes

       Malgré tout cela, le constat est cuisant, le PJD ayant eu cette primeur aux élections n'a pas transformé l'essai sur le terrain politique-socio-économique. Ayant fait preuve d'incompétence, s'étant resté non loin des diatribes sur le passé ne sachant pas qu'en politique il n'y a pas d'ennemis irréductibles sauf dans les extrêmes. Et dont après le départ du PI sous Chabat il en paye les frais ne pouvant imposer sa dictée au RNI. Alors même que les marocains sont fatigués d'être continuellement en sevrage sur beaucoup de dossiers, n'ayant ni droit de regard ni contrôle et encore moins sur la méritocratie. 
Ainsi, concernant Ramid, c'est là ou réside le vrai couac dans sa gestion ministérielle, travaillant à comité restreint sur beaucoup de dossiers. A même de provoquer des dissonances au sein de la famille judiciaire toute entière. Même s'étant fait gratifié d'un Ouissam pour sa participation à la concoction du premier jet de la réforme judiciaire en cours. Dont les avocats et greffiers sur bien de volets n'en prennent pas cette distinction comme argent comptant pour compétence montrée. Mais seulement un honneur coutumier à l'égard des politiques et commis de l'Etat pour service rendu. Comme ça,  ne donnait-il pas l'impression d’être du même macérât politique de ce qu'on a vu chez les frères égyptiens n'ayant pas compris la variation de l'onde cosmopolite qui les avait porté au pouvoir.  

Cependant en revenant un peu en arrière, après l'attentat de Djamaa El Fna ne se retrouvait-il les mêmes voilures à mesure qu'il parlait, faisant revenir ses souvenirs? Ainsi, à l'époque ses prises  de position tranchées n'auguraient aucunement d'espoir pour sa propre reconversion et intime révision. Ne resta-t-il d'abord sur ses gardes, remémorant le feuilleton des dépassements du passé proche du 16 Mai 2003 et autres événements, qu’en tant qu’avocat avait accompagné? 

       Sauf que brusquement son subconscient s'était libéré de sa torpeur où ses doutes s'entassaient, comprenant qu'il ne faut pas rentrer dans le mutisme d'acquiescement. De sorte en s'ouvrant de toute sa latitude à l'ère de sa nouvelle navigation politique, il s'en est bien sorti de ses racontars d'histoires jusqu'à l'enragement. Parce qu'en ce temps là, déjà les membres de la commission de la réforme de la constitution en étaient vraiment conscients, montrant pertinemment que l’avenir du pays est au dessus des nids des soupçons. Evidemment  ce réalisme a été savamment traduit et harmonieusement illustré dans la nouvelle constitution avec des garanties claires, dignes du Maroc actuellement en pleine métamorphose. 

    Ce faisant on se rappelle aussi le moment de la grande poussée du mouvement du 20 Février, où il était parvenu à se maintenir indépendant du directoire du parti, allant jusqu’à contester sa décision de ne pas autoriser la jeunesse du parti à rejoindre la dynamique et à participer aux marches des revendications, le poussant à se rétracter, que les résultats du scrutin législatif avaient médiatiquement corroboré. 

    Tout semble clair maintenant, son fil conducteur pour esquisser sa perspective, c’est son enjambée des barrières du non dit au sein du parti. Parce que dénotant avec la transposition d'influence de sa propre ligne de conduite avec le jeu politique de la double réflexion-reconnexion. N'est-ce pas par ailleurs qu'à la veille des élections législatives anticipées il n'avait aucunement la volonté de sortie de l'opposition et d'arriver au pouvoir pour le pouvoir? Contrairement à certains de ses compères boostés par la dynamique d'Annahda en Tunisie et dont les plafonds des ministères les avaient toujours intéressés. Ce que tout le monde voit aujourd'hui chez l'équipe Benkirane I,se montrant avoir le sens marin, mais ne développant que la navigation de plaisance. 

       En revanche par rapport au loupé des frères musulmans égyptiens, certainement qu'il est interloqué malgré, le climat du lancement encourageant et digne des échéances d'assainissement par entre autre de nouvelles élections pour effacer ce formidable loupé de l'assemblée constituante sous MorsiMais la question que l'on est en droit de se poser, est-ce qu' il fut aussi ému et coi, face à l'hécatombe meurtrière de la place Tahrir de la jeunesse par la junte militaire sous le Maréchal Tantaoui? Où, seulement par l'approche du traitement brutal à Rabiaa et Nahda sous Sissi. 

       En effet l'un des agacements des ténors du PJD dont Ramid, c'est le retour du balancier après seulement deux années au pouvoir, comme un boum-rang du fait des compétences oubliées au profit du clientélisme partisan du PJD et ses coalisés. De fait, les tractations avec le RNI étaient difficiles car les lignes de démarcation des alliances afin de forger une substitution légitime de bonne gouvernance, n'étaient pas clarifiées après le départ du PI trop chabatisé. Finalement, il est loin le temps où Ramid et Lahcen Daoudi et d'autres qui aimaient piquer leur colère dans la fourmilière des ondes à cause de ces maltraitances. Ont-ils oublié cette façon de s'exprimer après qu'ils aient eu connaissance des 107 élus pjdistes, disant que le PJD fort de cette légitimation relèvera tous les défis. Maintenant, peut être ils ont compris qu'on ne badine pas avec l'Etat, et que c'était eux la roue de secours même s’agrippant dans une forme rabougris au pouvoir, n'est-ce pas ? Comme ça, le gouvernement Benkirane II s'il arrive à voir le jour, ne referait pas du tissage emphatique sa première trame. Aussi Benkirane n'a de choix que de contrôler surtout les jeunes pjdistes usant d'embrayage politique tournant dans le vide parce que manquant de clairvoyance! Le RNI comme les autres coalisés n'en accepteraient aucunement ce genre de sautillements, ils quitteraient sans préavis le navire.

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