lundi 17 juin 2019

LA JUSTICE ALGÉRIENNE SE RACHETE-T-ELLE DEVANT LES FAUX-FUYANTS DE GAID SALAH ?

N'EST-CE CE QUI PERMET AUX JUGES DE S'ENVELOPPER DE RESPECTABILITÉ QU'ILS AVAIENT PERDUE DURANT L'ÈRE BOUTAFLIKA ?

       C'est sûr, la justice algérienne devenue soi-disant subitement indépendante fait le ménage. Mais la question qui taraude, s'agit-il de réglement de compte en hui-clos étant sous surveillance de l'Armée où d'opération mains-propres pour se racheter de sa production du silence  durant les vingt années Boutaflika ? En tout cas, tout le monde voit que chaque jour elle se métamorphose pour prendre place honorable dans le train du hirak. S'empressant à essayer de mettre tout sur la table, allant jusqu'à vider le Club des Pins et Moretti de ses squateurs rentiers,  pour présenter certains d'entre-eux aux différents parquets. Parfois, allant les chercher dans les campagnes et lieux de villégiature de hauts standings pour qu'ils rendent compte de leurs gestions des deniers publics et de la mane petro-gaziėre. Tellement, les petites gens du hirak, ce mouvement hors norme, sont devenues pour les procureurs des divinités á ne pas decevoir. Contrairement aux malfrats de la bande Boutaflika qu'ils qualifient de caste dont la vie publique est un roman peu net, de surcroît traînant beaucoup de casseroles. N'est-ce là où Gaid Salah ne sait plus comment refuser à la justice de lui déplaire ? C'est la grande leçon du temps présent en Algérie, d'où la menace plane sur la plupart des serviles zélés des "Boutaflika" civils et militaires. 

       Néanmoins, avec cet emballement judiciaire inédit et incontrôlable sur le respect des droits et de la démocratie dont aspirent les algériens, n'est-ce pas à la fin, Gaid Salah pourrait se trouver, lui-aussi, entre les serres de l'étau de la révolution du sourire ? Car, à l'évidence, malgré qu'il a de son libre arbitre abrogé la présidence Boutaflika, il n'a pas mis le pays dans le droit chemin des articles 6-7 de la constitution. Tout au contraire, dans ses discours dans les régions militaires et dans ses mises en garde à la bande mafieuse déchue Said-Taoufiq-Béchir, il s'est gardé de ne pas rompre les ponts avec le président poupée Bensalah et le corrompu notoire Bedoui le falcificateur des élections. N'est-ce, ce qui lui interdit, aujourd'hui, de passer pour le serviteur du hirak algérien ? Mais n'outrons pas, toutefois, l'optimisme qu'il a nourri dans l'esprit des algériens, et qui lui vaut reconnaissance de ne pas avoir cedé à l'ingérance de l'État des Émirats Arabes Unis d'user de la force comme au Soudan.

       Aujourd'hui, l'on peut affirmer, que le passé de Gaid Salah ne lui serait d'un quelconque secours pour affronter le hirak et le durcissement de la justice. Autant le dire clairement, il n'est qu'un problème de plus pour la sortie de cette situation. Ne doit-il se ranger dans la case des retraités pour alléger le fardeau sur le commandement militaire qui subit de plus en plus de critiques acerbes ? Et, dont la justice, comprenant les avantages qui en découleraient concernant la paix la cohésion et l'unité de l'Algérie, pourrait activer la judiciarisation d'un tel manquement. C'est ainsi, les faux-fuyants de Gaid Salah offrent une opportunité à la justice d'appréhender les fondamentaux de la constitution algérienne, comme quoi le pouvoir revient au peuple. Autrement dit, les journées vécues depuis 17 semaines ne seront comptabilisées pour l'Histoire qu'en tant que profits pour le hirak. Car, il y eut incompatibilité entre la garantie de la justice et celle de l'État-Major des Armées. A bon suiveur, bon décryptage !