vendredi 8 avril 2016

MAIS C’EST QUOI CE RELOOKING GOUVERNEMENTAL A INTÉRÊTS-DÉSINTÉRÊTS VARIABLES, DANS L’AFFAIRE DES PROFESSEURS STAGIAIRES ?

NE S’AGIT-IL D’UN CONTINUUM DE GOUVERNANCE CONFLICTUELLE, ENTRE MAL ETRE PJDISTE CONFIRMÉ AVÉRÉ ET ALTERNATIVE PONCTUÉE RNISTE POLITIQUEMENT INSPIRÉE ?

       Pour les marocains, y a-t-il une attitude plus visible révélatrice d’incompréhension que lorsque leur gouvernement semble un coup impassible et un coup irascible voire grognon en fonction des sujets sociétaux ? Dès lors que selon Idrissi Azami ministre délégué au budget, le gouvernement a déjà finalisé un accord avec les professeurs stagiaires grévistes. Mais, si cet accord existe vraiment, pourquoi le gouvernement a-t-il gaspillé plus de cinq mois de bras de fer pour enfin revenir sur ses postions car ça ne peut être que ça ? Partant de ce constat, n’est-ce là encore une affaire à deux bourdes consécutives à la configuration conjoncturelle abstraite de l’état de gouvernance actuelle ? Dont la première benkiranéenne, s’étant manifestée après les deux décrets  du ministre de l’Education Nationale Rachid Bel Mokhtar montrant des actes deux poids deux mesures face aux doléances légitimes des professeurs stagiaires. Alors que la seconde bousaidienne au nom du ministre de l’économie des finances et du budget Mohamed Bousaid, sentant la connivence car décriant maladroitement les pactes gouvernementaux contradictoires.

       Aussi, en portant l’exacerbation à son paroxysme via la prolifération d’aveu de soi-disant rétablissement de justice en faveur de cette frange sociétale populaire, ne faut-il y voir une tare de la coalition PJD-RNI-MP-PPS, transmissible pourvoyeuse de complications relationnelles entre composantes de la majorité et aussi vis-à-vis de l’opposition ? Alors même que normalement le gouvernement doit parfois accepter au cœur de ses responsabilités, de recourir à des arbitrages mêmes exogènes pour éviter de subir le diktat des recommandations de la rue. Sauf que, il en ressort après ces cinq mois que seules les négociations liées à l’intérêt de la promesse sociale construite dans la philosophie de la constitution, y sont éligibles. Bien sûr à  condition de disposer d’une approche stratégique sur les leviers de la promotion de la classe moyenne en matière de consommation et de croissance. C’est ainsi qu’au Maroc, gouverner en tant que chef de l’Exécutif c’est être préventif des contrecoups stressant voire polluant la cohésion entre coalisés au gouvernement. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui les ténors coalisés malgré les apparences, se veulent preneur du seul sauvetage sereinement conçu, surtout que leur mal être est de plus en plus préoccupant n’épargnant aucun secteur. Et que ça sert à rien de continuer d’occulter les souffrances intrinsèques et extrinsèques qui en découlent, n’échappant de fait ni aux observateurs du champ politique marocain ni aux citoyens eux-mêmes dans leur diversité. Qu’en plus, ce n’en est pas moins un dis-fonctionnement de gouvernance s’il n’était pas accompagné de faits réels révélateurs de fragilité composite confiance-dé confiance entre coalisés. D’autant il n’affecte pas seulement la production qualitative socio-économique culturelle et écologique, mais aussi l’image et le rayonnement diplomatique au point que des couacs par incompétence venant de responsables gouvernementaux font souvent la Une des réseaux sociaux.

       En revanche, c’est parce que cette tare de ce continuum entre coalisés est aujourd’hui mal supportée par les inconditionnels des uns et/où des autres, qu’il faille y mettre fin. Mais comment faire, si ce n’est user de la solution de référence constitutionnelle pour juguler la pyrexie relationnelle entre Pjdistes et Rnistes ne tenant compte ni des Mpeistes ni des Ppséistes qui font figure de légumes d’ornement sur la semoule comme on dit au Maroc ? Dont, au demeurant, le capital-risque n’est autre que la nécessité de toilettage de l’Exécutif par des élections anticipées permettant d’abord de prévenir la contamination, et ensuite dissiper les malentendus dans la majorité et l’opposition en les faisant basculer dans l’arène électorale. Même si, d’autres solutions sans effets probants dans la conjoncture politique marocaine actuelle à l’international, peuvent être aussi suggérées dans leurs actions limitées dans le temps notamment celle du gouvernement minoritaire pour compléter et finir le chantier de l’effectivité de la constitution. N’est-ce là où le rôle de l’Etat garant peut être justifié dans cette hypothèse du fait du déficit de programmation de ce chantier indispensable à la mise à niveau structurelle au titre de la législature 2011-2016 ?

   Néanmoins, n’est-ce pas qu’une bonne observance de l’ambiance gouvernementale à ce niveau, ne peut que refléter la gravité de la situation au plan politique ? Dont, malheureusement, l’urgence d’agir n’est jusqu’à présent perçue que par une poignée d’analystes appelant que des dispositions de sauvetage de la singularité du Maroc et non de sauvegarde d’une telle situation, soient mises en place rapidement. Sachant que l’intensification du stress du gouvernement à l’approche de la date du 07 Octobre 2016, encadre aujourd’hui ses attitudes en gouvernance parfois déplorable. Notamment en absence de volonté comme dans le cas des négociations avec les syndicats, des discussions avec les professeurs stagiaires, des échanges d’idées avec la société civile, des engagements envers les corporatismes socioprofessionnels et même les partis non représentés au parlement. Et/où, tous ces groupements s’en trouvent de moins en moins écoutés, par rapport aux sujets en suspens selon les priorités et circonstances.

       Cependant, de ce fait, est-ce que c’est cette non maîtrise en matière de gouvernance qui contribue de près ou de loin aux insuccès enregistrés par le gouvernement ? Alors qu’il eut été intéressant, d’une part de disposer de résultats précis par suite des négociations afin d’élaborer des plans stratégiques de réhabilitation de la démocratie participative. Et, d’autre part de pousser à la réduction du surmoi du PJD lié à l’entêtement rageur de Benkirane, qui par ailleurs n’est aucunement profitable à la création d’échange fructifiant entre les responsables politiques. Comme quoi, n’est-il primordial pour les marocains de tenir compte des risques de remake dans leurs choix politiques électoraux ? Parce que, sinon, même avec un seuil d’éligibilité à 3% ils s’en trouveraient face aux dilutions idéologiques contre nature, comme ce qui s’est fait au lendemain du 25 Novembre 2011 pour la première mouture gouvernementale et aussi la deuxième après le départ du PI et l’arrivée du RNI.


       Effectivement, dans ce cas précis, le Maroc n’a de choix que l’alternance par les urnes particulièrement quand elle prend tout son sens de guérison de l’insouciance contre tout processus d’inconfort dans l’exercice de l’Exécutif sous la constitution 01 Juillet 2011. Voilà pourquoi la recherche d’apaisement ne doit pas constituer un objectif en soi, pour ne pas conduire à des ententes systématiques subjectives et donc politiquement non viables faisant encore perdre au Maroc son temps précieux. Aussi, ne peut-on dire que le Maroc, ne serait rassuré sur sa bonne maniabilité d’utilisation d’outils constitutionnels qu’après dépassement à la fois du spectre de convulsion des coalisés gouvernementaux et de mésentente des fractions de l’opposition ? A bon suiveur, bonne lecture ! 

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