NE S’AGIT-IL D’UN CONTINUUM DE GOUVERNANCE CONFLICTUELLE,
ENTRE MAL ETRE PJDISTE CONFIRMÉ AVÉRÉ ET ALTERNATIVE PONCTUÉE RNISTE POLITIQUEMENT INSPIRÉE ?
Pour les
marocains, y a-t-il une attitude plus visible révélatrice d’incompréhension que
lorsque leur gouvernement semble un coup impassible et un coup irascible voire
grognon en fonction des sujets sociétaux ? Dès lors que selon Idrissi Azami
ministre délégué au budget, le gouvernement a déjà finalisé un accord avec les
professeurs stagiaires grévistes. Mais, si cet accord existe vraiment,
pourquoi le gouvernement a-t-il gaspillé plus de cinq mois de bras de fer pour
enfin revenir sur ses postions car ça ne peut être que ça ? Partant de ce constat, n’est-ce là encore
une affaire à deux bourdes consécutives à la configuration conjoncturelle
abstraite de l’état de gouvernance actuelle ? Dont la première benkiranéenne,
s’étant manifestée après les deux décrets
du ministre de l’Education Nationale Rachid Bel Mokhtar montrant des
actes deux poids deux mesures face aux doléances légitimes des professeurs
stagiaires. Alors que la seconde bousaidienne au nom du ministre de l’économie
des finances et du budget Mohamed Bousaid, sentant la connivence car décriant maladroitement les
pactes gouvernementaux contradictoires.
Aussi, en portant
l’exacerbation à son paroxysme via la prolifération d’aveu de soi-disant
rétablissement de justice en faveur de cette frange sociétale populaire, ne
faut-il y voir une tare de la coalition PJD-RNI-MP-PPS, transmissible
pourvoyeuse de complications relationnelles entre composantes de la majorité et
aussi vis-à-vis de l’opposition ? Alors même que normalement le gouvernement
doit parfois accepter au cœur de ses responsabilités, de recourir à des
arbitrages mêmes exogènes pour éviter de subir le diktat des recommandations de
la rue. Sauf que, il en ressort après ces cinq mois que seules les négociations
liées à l’intérêt de la promesse sociale construite dans la philosophie de la
constitution, y sont éligibles. Bien sûr à condition de disposer d’une approche
stratégique sur les leviers de la promotion de la classe moyenne en matière de
consommation et de croissance. C’est ainsi qu’au Maroc, gouverner en tant que
chef de l’Exécutif c’est être préventif des contrecoups stressant voire
polluant la cohésion entre coalisés au gouvernement. D’ailleurs, ce n’est pas
pour rien qu’aujourd’hui les ténors coalisés malgré les apparences, se veulent
preneur du seul sauvetage sereinement conçu, surtout que leur mal être est de
plus en plus préoccupant n’épargnant aucun secteur. Et que ça sert à rien de
continuer d’occulter les souffrances intrinsèques et extrinsèques qui en découlent,
n’échappant de fait ni aux observateurs du champ politique marocain ni aux
citoyens eux-mêmes dans leur diversité. Qu’en plus, ce n’en est pas moins un dis-fonctionnement de gouvernance s’il n’était pas accompagné de faits réels
révélateurs de fragilité composite confiance-dé confiance entre coalisés.
D’autant il n’affecte pas seulement la production qualitative socio-économique
culturelle et écologique, mais aussi l’image et le rayonnement diplomatique au
point que des couacs par incompétence venant de responsables gouvernementaux
font souvent la Une des réseaux sociaux.
En revanche,
c’est parce que cette tare de ce continuum entre coalisés est aujourd’hui mal
supportée par les inconditionnels des uns et/où des autres, qu’il faille y
mettre fin. Mais comment faire, si ce n’est user de la solution de référence
constitutionnelle pour juguler la pyrexie relationnelle entre Pjdistes et
Rnistes ne tenant compte ni des Mpeistes ni des Ppséistes qui font figure de
légumes d’ornement sur la semoule comme on dit au Maroc ? Dont, au demeurant, le capital-risque n’est autre que la
nécessité de toilettage de l’Exécutif par des élections anticipées permettant
d’abord de prévenir la contamination, et ensuite dissiper les malentendus dans
la majorité et l’opposition en les faisant basculer dans l’arène électorale. Même
si, d’autres solutions sans effets probants dans la conjoncture politique
marocaine actuelle à l’international, peuvent être aussi suggérées dans leurs
actions limitées dans le temps notamment celle du gouvernement minoritaire pour
compléter et finir le chantier de l’effectivité de la constitution. N’est-ce là
où le rôle de l’Etat garant peut être justifié dans cette hypothèse du fait du
déficit de programmation de ce chantier indispensable à la mise à niveau
structurelle au titre de la législature 2011-2016 ?
Néanmoins,
n’est-ce pas qu’une bonne observance de l’ambiance gouvernementale à ce niveau,
ne peut que refléter la gravité de la situation au plan politique ? Dont,
malheureusement, l’urgence d’agir n’est jusqu’à présent perçue que par une
poignée d’analystes appelant que des dispositions de sauvetage de la
singularité du Maroc et non de sauvegarde d’une telle situation, soient mises
en place rapidement. Sachant que l’intensification du stress du gouvernement à
l’approche de la date du 07 Octobre 2016, encadre aujourd’hui ses attitudes en
gouvernance parfois déplorable. Notamment en absence de volonté comme dans le
cas des négociations avec les syndicats, des discussions avec les professeurs
stagiaires, des échanges d’idées avec la société civile, des engagements envers
les corporatismes socioprofessionnels et même les partis non représentés au
parlement. Et/où, tous ces groupements s’en trouvent de moins en moins écoutés,
par rapport aux sujets en suspens selon les priorités et circonstances.
Cependant, de ce
fait, est-ce que c’est cette non maîtrise en matière de gouvernance qui
contribue de près ou de loin aux insuccès enregistrés par le gouvernement ?
Alors qu’il eut été intéressant, d’une part de disposer de résultats précis par
suite des négociations afin d’élaborer des plans stratégiques de réhabilitation
de la démocratie participative. Et, d’autre part de pousser à la réduction du
surmoi du PJD lié à l’entêtement rageur de Benkirane, qui par ailleurs n’est
aucunement profitable à la création d’échange fructifiant entre les
responsables politiques. Comme quoi, n’est-il primordial pour les marocains de
tenir compte des risques de remake dans leurs choix politiques
électoraux ? Parce que, sinon, même avec un seuil d’éligibilité à 3% ils
s’en trouveraient face aux dilutions idéologiques contre nature, comme ce qui s’est
fait au lendemain du 25 Novembre 2011 pour la première mouture gouvernementale
et aussi la deuxième après le départ du PI et l’arrivée du RNI.
Effectivement,
dans ce cas précis, le Maroc n’a de choix que l’alternance par les urnes
particulièrement quand elle prend tout son sens de guérison de l’insouciance
contre tout processus d’inconfort dans l’exercice de l’Exécutif sous la
constitution 01 Juillet 2011. Voilà pourquoi la recherche d’apaisement ne doit
pas constituer un objectif en soi, pour ne pas conduire à des ententes systématiques
subjectives et donc politiquement non viables faisant encore perdre au Maroc
son temps précieux. Aussi, ne peut-on dire que le Maroc, ne serait rassuré sur
sa bonne maniabilité d’utilisation d’outils constitutionnels qu’après dépassement
à la fois du spectre de convulsion des coalisés gouvernementaux et de mésentente
des fractions de l’opposition ? A bon suiveur, bonne lecture !
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