vendredi 3 juillet 2015

POURQUOI CES MYSTÈRES ALGÉRIENS FACE A DAECH, PAR MANQUE DE CONFIANCE VIS-A-VIS DU MAROC ?


       Maintenant il est établi sans conteste que la fuite en avant de l’Algérie face à ses problèmes internes, nuit à la stratégie de coopération maghrébine de lutte et résistance anti Daech. Tellement, les mystères du DRS algérien par sa manie d’arranger les événements à sa propre convenance face à Daech, ne laissent pas le Maroc indifférent. Et ce n’est pas la motivation manifeste de l’Etat Islamique (EI) de faire régner la terreur au nom du Jihad sentant entre autre l’odeur des revenus gaziers et pétroliers, qui l’en dissuaderait. Même si, le gros de l’intention daechienne en filigrane, est une inspiration très ancienne de rivalité entre l’Orient plus ou moins compatissant et le Maghreb refusant la soumission aux lois du marché de la violence. Notamment dans le cas du Maroc, lequel par ailleurs, continue à s’attacher fermement sans relâche au statut du commandeur des croyants de son Roi. Avouant avec confiance et détermination à qui veut l’entendre, que ce statut est intouchable et qu’il reste constitutionnellement un casus belli dans le cas ou on essaierait de le refaçonner ou malmener.

       En effet, la cause de la thèse de l’innocence de l’Algérie semble s’évaporer voire s’effondrer face au constat de déferlement daechien sans précédent dans le Maghreb, surtout en Egypte Libye et Tunisie. Aussi, il n’est pas possible dans les conditions de fermeture des frontières terrestres Maroc-Algérie, de s’attendre à une opportunité d’échanges de renseignements pré-affectés au préalable sécuritaire anti terrorisme. Particulièrement pour endiguer cette terreur émettrice de doute chez certains à l'échelon de leurs communautés respectives, sachant qu’elle n’a pas fait à elle seule le lit de l’EI. N’est-ce pas qu’il eut fallu une séduction par la maîtrise de la communication à travers foret de partages sur le Net, pour défricher dans une certaine mesure la route jihadiste du recrutement et engagement des faibles et autres novices ? De surcroît, ne s’agit là, pour tout l’espace Euro méditerranée Maghreb Sahel et Afrique subsaharienne, une difficulté de plus qui augmente la prévalence terroriste daechienne aux dépens de perspectives d’élévation d’échanges de renseignements opportuns pour y faire barrage?       

       C’est vrai, pendant longtemps, même si on y voyait de sérieux problèmes de contagion par ci par là en raison des dérapages autoritaristes dans les gouvernances sécuritaires, le grand Maghreb semblait jouir de sa soi-disant stabilité politique. Et/où, le renseignement paraissait se pratiquer plus ou moins normalement sur fond de rente intégrative et corruption végétative en faveur des soutiens et relais. Bien évidemment, il s’agit à l’époque d’illusion dans un but spéculatif sur l’avenir libre échangiste de renseignements, alors qu’au fond les services sécuritaires n’y étaient pas prêts. Sauf qu’après, chemin faisant, la mondialisation de l’interconnexion s’y est invitée et s’y est installée pour de bon, institutionnalisant la communication de l'approximatif. Primo par le drainage cumulatif informatif du Web-Net, secundo par les partages de l’information dans les réseaux et tertio par le foisonnement d’inter et extra-écoutes avec ou sans garanties juridiques. Dont on voit béatement en ce moment de larges éventails-détails resurgir en ON à propos d’actes d’espionnage émanant de pays soi-disant amis, touchant les hauts responsables de l’Etat.

       Néanmoins, avec ce qu’on constate comme allégeances individuelles ou groupusculaires à Daech partout dans l’espace maghrebo-sahelo-africain, comment expliquer le ratage de l’affermissement des intérêts mutuels et collectifs. N’y a-t-il pas l’opportunité d’un engagement moral et effectif sans appréhensions dans ce contexte mondialisé du renseignement dépassant le concept de la nation ? Où, les pays du grand Maghreb pourraient maintenir et consolider des relations sécuritaires privilégiées dans leur intérêt, dès lors qu’en ce moment, certains parmi eux s’en mordent les doigts de l'absence de partages de renseignement non contaminé. D'autant plus, ne semblant pas encore se profiler dans la priorité stratégique de lutte et résistance anti Daech pour des raisons incompréhensibles non affichées publiquement. N’est-ce d’ailleurs ce qui a forcément changé la consubstantialité des pratiques de collecte de l’information qu'elle soit d'intérêts multisectoriels ou pas par les services marocains ? Parce qu'ayant compris assez vite la portée en usant de transfèrements raisonnables de leur expertise en matière d’anticipation de lutte antiterrorisme et cybercriminalité. En plus des promesses de réintégration des données informatives sensibles dans le circuit, mais seulement dans le cadre strict de coopération partenariat-sécuritaire, par respect des lois en vigueur sans tromperie ni leurres.

       En tout cas, jusqu’à valeur d’aujourd’hui, l’Algérie montre qu’elle est déchirée entre l’étouffement des scandales et nécessité de sortir indemne du tunnel sécuritaire sans issue dont elle se trouve. Et, surtout d’en échapper à son surmoi tisseur de conflits insolubles, qu’en effet, ils la déchirent non moins objectivement au plus profond de sa cohésion sociétale ethnoculturelle, comme en Kabylie Chaouia Ouarghla Ghardaya Hoggar Mzab et autres. En ce sens, n’est-ce pas ce qu’il faut pour les services sécuritaires algériens, c’est une implication salvatrice loin des cruautés de négligence criminelle de certains dirigeants, surtout avec les pays qui en montrent la volonté ? Pour sortir le pays de ce malheur et ne plus se sentir proscrit, de par ses approches sécuritaires aux tendances manipulatrices dangereuses (cas des moines de Tibhirines). Et donc conséquemment aussi, de ne se voir condamner à vivre dans les marres lugubres et pratiques crapuleuses l’affectionnant tant, à l’exemple de l’attaque de l’hôtel Atlas-Asni à Marrakech.

       Et oui, en scrutant les notes diffusées en ON des services sécuritaires occidentaux, on en retient leur désir de voir le Maghreb le Sahel et toute la bande subsaharienne africaine, combler l’écart croissant de non partage de renseignements. Tellement, qu’ils les voient pour certains d’entre eux relégués au rang de consommateurs passifs du renseignement, entre manque d’initiative pouvant favoriser décryptage et connaissance du fil d’actualités et faible soutien des institutions étatiques des masses médias et société civile. A cet égard la refondation des relations maroco-algériennes n'exige-elle un profond décryptage des événements par la traçabilité du renseignement des dernières années ? Parce que ça a commencé pour le règne de Hassan II depuis la guerre des sables en 1963, passant ensuite par les préparatifs de la Massira 1975 et l’expulsion des marocains d’Algérie conjuguée de séquestrations d’autres marocains. S’ajoutant à la période des affrontements et escarmouches lors de la construction du mur au Sahara marocain et le clash éminemment politique de Nairobi 1984. Et ce, jusqu’au coup désolant d’Atlas-Asni 1996 et même au-delà constituant un tournant décisif dans les relations humaines sociales commerciales et économiques.

       Vraiment pendant toute cette longue période, la guerre du renseignement entre le Maroc et l’Algérie battait son plein, avec ses effets de vases communicants de contagion et d’intox de part et d’autres. Au point qu’au moment du changement de règne d’autres critères sont rentrés en jeu coté marocain loin du terreau idéologique révolu. Dont prioritairement, la tendance à la démocratisation vraie en s’aidant des recommandations de l’IER CNDH CESE, le développement socioéconomique et humain que comporte l’INDH et le rayonnement diplomatique novateur et percutant à l’international reconnu par l’ONU et le CS (Conseil de Sécurité). Ce qui rapidement a fait perturber les calculs algériens, s’étant trouvés confrontés à une autre génération de transfèrement du renseignement pour relancer le processus de modernisation et penser les objectifs du traitement de l’affaire du Sahara marocain, en l’occurrence la régionalisation avancée.


       En dépit de la situation du Maghreb encore sous le choc des attentats terroristes daechiens, est-ce que l’Algérie s’engagera-t-elle dans une couverture médiatique plus responsable vis-à-vis de son voisin de l’Est ? En tout cas au plus profond d’elle, ce qui l’intéresse depuis le sommet tripartite d’Ifrane 1972, c’est comment avoir sa jetée sur l’Atlantique au travers les dunes pour raison de géostratégie et leadership politique en Afrique. Chose devenue avec le temps définitivement inaccessible pour elle, sachant pertinemment que le jeune Roi du Maroc lui a extirpé ce rêve chimérique avec un doigté et finesse politique des plus honorables. Un cas d’école doublé d'une forte dose de courage, l'ayant laissée sur le carreau dans ses doutes, en plus vacillant entre souffrance terroriste interne et maltraitance socioéconomique du peuple algérien. A bon entendeur salut !  

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