Maintenant il
est établi sans conteste que la fuite en avant de l’Algérie face à ses
problèmes internes, nuit à la stratégie de coopération maghrébine de lutte et
résistance anti Daech. Tellement, les mystères du DRS algérien par sa manie
d’arranger les événements à sa propre convenance face à Daech, ne laissent pas
le Maroc indifférent. Et ce n’est pas la motivation manifeste de l’Etat
Islamique (EI) de faire régner la terreur au nom du Jihad sentant entre autre
l’odeur des revenus gaziers et pétroliers, qui l’en dissuaderait. Même si, le
gros de l’intention daechienne en filigrane, est une inspiration très ancienne
de rivalité entre l’Orient plus ou moins compatissant et le Maghreb refusant la
soumission aux lois du marché de la violence. Notamment dans le cas du Maroc,
lequel par ailleurs, continue à s’attacher fermement sans relâche au statut du
commandeur des croyants de son Roi. Avouant avec confiance et détermination à
qui veut l’entendre, que ce statut est intouchable et qu’il reste
constitutionnellement un casus belli dans le cas ou on essaierait de le
refaçonner ou malmener.
En effet, la
cause de la thèse de l’innocence de l’Algérie semble s’évaporer voire s’effondrer
face au constat de déferlement daechien sans précédent dans le Maghreb, surtout
en Egypte Libye et Tunisie. Aussi, il n’est pas possible dans les conditions de
fermeture des frontières terrestres Maroc-Algérie, de s’attendre à une
opportunité d’échanges de renseignements pré-affectés au préalable sécuritaire
anti terrorisme. Particulièrement pour endiguer cette terreur émettrice de
doute chez certains à l'échelon de leurs communautés respectives, sachant qu’elle n’a pas fait à elle seule le lit de l’EI. N’est-ce
pas qu’il eut fallu une séduction par la maîtrise de la communication à travers
foret de partages sur le Net, pour défricher dans une certaine mesure la route
jihadiste du recrutement et engagement des faibles et autres novices ? De surcroît, ne s’agit
là, pour tout l’espace Euro méditerranée Maghreb Sahel et Afrique subsaharienne,
une difficulté de plus qui augmente la prévalence terroriste daechienne aux
dépens de perspectives d’élévation d’échanges de renseignements opportuns pour
y faire barrage?
C’est vrai, pendant
longtemps, même si on y voyait de sérieux problèmes de contagion par ci par là
en raison des dérapages autoritaristes dans les gouvernances sécuritaires, le grand
Maghreb semblait jouir de sa soi-disant stabilité politique. Et/où, le
renseignement paraissait se pratiquer plus ou moins normalement sur fond de
rente intégrative et corruption végétative en faveur des soutiens et relais. Bien
évidemment, il s’agit à l’époque d’illusion dans un but spéculatif sur l’avenir
libre échangiste de renseignements, alors qu’au fond les services sécuritaires
n’y étaient pas prêts. Sauf qu’après, chemin faisant, la mondialisation de
l’interconnexion s’y est invitée et s’y est installée pour de bon, institutionnalisant la communication de l'approximatif. Primo par le
drainage cumulatif informatif du Web-Net, secundo par les partages de
l’information dans les réseaux et tertio par le foisonnement d’inter et
extra-écoutes avec ou sans garanties juridiques. Dont on voit béatement en ce moment de
larges éventails-détails resurgir en ON à propos d’actes d’espionnage émanant
de pays soi-disant amis, touchant les hauts responsables de l’Etat.
Néanmoins, avec
ce qu’on constate comme allégeances individuelles ou groupusculaires à Daech
partout dans l’espace maghrebo-sahelo-africain, comment expliquer le ratage de
l’affermissement des intérêts mutuels et collectifs. N’y a-t-il pas
l’opportunité d’un engagement moral et effectif sans appréhensions dans ce
contexte mondialisé du renseignement dépassant le concept de la nation ? Où, les
pays du grand Maghreb pourraient maintenir et consolider des relations
sécuritaires privilégiées dans leur intérêt, dès lors qu’en ce moment, certains
parmi eux s’en mordent les doigts de l'absence de partages de renseignement non contaminé. D'autant plus, ne semblant pas encore se profiler dans
la priorité stratégique de lutte et résistance anti Daech pour des raisons incompréhensibles
non affichées publiquement. N’est-ce d’ailleurs ce qui a forcément changé la consubstantialité
des pratiques de collecte de l’information qu'elle soit d'intérêts multisectoriels ou pas par les services marocains ? Parce qu'ayant
compris assez vite la portée en usant de transfèrements raisonnables de leur
expertise en matière d’anticipation de lutte antiterrorisme et
cybercriminalité. En plus des promesses de réintégration des données
informatives sensibles dans le circuit, mais seulement dans le cadre strict de
coopération partenariat-sécuritaire, par respect des lois en vigueur sans
tromperie ni leurres.
En tout cas, jusqu’à
valeur d’aujourd’hui, l’Algérie montre qu’elle est déchirée entre l’étouffement
des scandales et nécessité de sortir indemne du tunnel sécuritaire sans issue
dont elle se trouve. Et, surtout d’en échapper à son surmoi tisseur de conflits
insolubles, qu’en effet, ils la déchirent non moins objectivement au plus
profond de sa cohésion sociétale ethnoculturelle, comme en Kabylie Chaouia Ouarghla
Ghardaya Hoggar Mzab et autres. En ce sens, n’est-ce pas ce qu’il faut pour les
services sécuritaires algériens, c’est une implication salvatrice loin des cruautés
de négligence criminelle de certains dirigeants, surtout avec les pays qui en
montrent la volonté ? Pour sortir le pays de ce malheur et ne plus se sentir
proscrit, de par ses approches sécuritaires aux tendances manipulatrices
dangereuses (cas des moines de Tibhirines). Et donc conséquemment aussi, de ne
se voir condamner à vivre dans les marres lugubres et pratiques crapuleuses l’affectionnant
tant, à l’exemple de l’attaque de l’hôtel Atlas-Asni à Marrakech.
Et oui, en
scrutant les notes diffusées en ON des services sécuritaires occidentaux, on en
retient leur désir de voir le Maghreb le Sahel et toute la bande subsaharienne
africaine, combler l’écart croissant de non partage de renseignements.
Tellement, qu’ils les voient pour certains d’entre eux relégués au rang de consommateurs
passifs du renseignement, entre manque d’initiative pouvant favoriser
décryptage et connaissance du fil d’actualités et faible soutien des
institutions étatiques des masses médias et société civile. A cet égard la
refondation des relations maroco-algériennes n'exige-elle un profond décryptage des
événements par la traçabilité du renseignement des dernières années ? Parce que
ça a commencé pour le règne de Hassan II depuis la guerre des sables en 1963,
passant ensuite par les préparatifs de la Massira 1975 et l’expulsion des
marocains d’Algérie conjuguée de séquestrations d’autres marocains. S’ajoutant
à la période des affrontements et escarmouches lors de la construction du mur
au Sahara marocain et le clash éminemment politique de Nairobi 1984. Et ce,
jusqu’au coup désolant d’Atlas-Asni 1996 et même au-delà constituant un
tournant décisif dans les relations humaines sociales commerciales et
économiques.
Vraiment pendant toute
cette longue période, la guerre du renseignement entre le Maroc et l’Algérie battait
son plein, avec ses effets de vases communicants de contagion et d’intox de
part et d’autres. Au point qu’au moment du changement de règne d’autres
critères sont rentrés en jeu coté marocain loin du terreau idéologique révolu.
Dont prioritairement, la tendance à la démocratisation vraie en s’aidant des recommandations de
l’IER CNDH CESE, le développement socioéconomique et humain que comporte l’INDH
et le rayonnement diplomatique novateur et percutant à l’international reconnu
par l’ONU et le CS (Conseil de Sécurité). Ce qui rapidement a fait perturber
les calculs algériens, s’étant trouvés confrontés à une autre génération de transfèrement
du renseignement pour relancer le processus de modernisation et penser les objectifs du traitement de l’affaire du Sahara
marocain, en l’occurrence la régionalisation avancée.
En dépit de la
situation du Maghreb encore sous le choc des attentats terroristes daechiens,
est-ce que l’Algérie s’engagera-t-elle dans une couverture médiatique plus
responsable vis-à-vis de son voisin de l’Est ? En tout cas au plus profond
d’elle, ce qui l’intéresse depuis le sommet tripartite d’Ifrane 1972, c’est
comment avoir sa jetée sur l’Atlantique au travers les dunes pour raison de
géostratégie et leadership politique en Afrique. Chose devenue avec le temps définitivement
inaccessible pour elle, sachant pertinemment que le jeune Roi du Maroc lui a
extirpé ce rêve chimérique avec un doigté et finesse politique des plus
honorables. Un cas d’école doublé d'une forte dose de courage, l'ayant laissée sur le carreau dans ses doutes, en plus vacillant entre
souffrance terroriste interne et maltraitance socioéconomique du peuple
algérien. A bon entendeur salut !
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