Après
les coups de semence des tempêtes de sables, en regardant au-delà des sommets
du décor ogival des dunes : on aperçoit à travers le profile aride de
l’Erg les silhouettes des extracteurs de blocs. Par ailleurs travaillant à la
solde de pseudo industriels excavateurs du désert sans scrupules, en plus aux
ambitions démesurées outrepassant à la fois la loi et le règlement.
Et
même si, quelques exploitations sont autorisées, elles n’échappent pas comme
les autres aux dérapages sur les méthodes d’extraction employées, les cubages
falsifiés, et les délimitations dépassées. Par conséquent, le fait de fermer
les yeux et laisser faire n’a fait que croître une animosité entre les tribus
indignées par la destruction de leur biotope et ces nouveaux riches excavateurs
ravageurs du désert.
C’est
ainsi que les sites environnementaux ont subi des années durant des
dénaturations catastrophiques, parfois à l’aide d’engins puissants. Une vraie
logistique de génie civil d’exploitation des carrières (grues, treuils,
tracteurs, compresseurs et même les citernes à gasoil etc…). Dont tout un
chacun peut la considérer avec suspicion, vu qu’elle vise à augmenter la
fortune des uns au dépens des autres sans s’affranchir des moindres droits
envers les finances de communes ou même l’Etat.
Mais
voilà, la visite de Sa Majesté le Roi Mohamed VI à Errachidia Erfoud Rissani et
Merzouga annonce l’arrêt de l’exploitation sauvage des carrières. Cette
question restée sans réponse dans l’agenda gouvernemental malgré la publication
des listes des rentiers bénéficiaires. Parce que faisant partie de l’ambiguïté
des rapports politico affairistes qui mobilisent toutes les ressources
d’influence vis-à-vis de nombreuses administrations centrales et régionales. En
cela la société civile ayant droit de regard sur ce qui se passe dans ce
secteur par la force de la constitution, s’extasie et s’excite déjà à la prise
en main du dossier par l’Agence Nationale du développement et préservation des oasis et des territoires de
l’arganier.
Les pseudo industriels du désert, ces nouveaux riches de la rente et du
laisser-aller !
Tout au long de l’année, une lutte
contre le temps est engagée au su et au vu de tout un chacun par les vrais
comme les faux exploitants des carrières de marbre fossilisé. Ils se
réjouissent par ailleurs du succès de leur pillage tant la réussite leur
convient et les conforte. En plus jouant aux apprentis sorciers monopolistes,
manipulant même une armada de petits artisans. C’est vrai, dans ce monde bien
particulier où la totalité des artisans leur est subordonnée, ils les adaptent
aux desiderata de leur production illégale. Parce que pour eux l’émulation
n’est qu’un moyen de rentabilité de premier ordre, elle ne fait aucunement
appel d’après eux aux qualités de l’individu de son attachement aux valeurs
humaines.
Aussi, leurs univers ne se limitent
qu’au huit lettres qui constituent le mot « affaires ». Bien
sur, ils s’emploient à les fructifier par de grandes opérations commerciales
s’effectuant dans un espace relativement fermé. D’autant plus régi par des
pratiques leur permettant des gains en dehors des lois en vigueur, s’aidant
même de supports étatiques bancaires et financiers comme outils de médiation
des transferts de devises. Ils utilisent l’informatique via Internet, parce que maîtrisant la modélisation des
règles de l’économie mondialisée de ce marché par des enchères internationales
sur des sites à circuits fermés dont ils ont les sésames.
Dans cette perspective l’élan pour
satisfaire à la demande croissante, est la production en grande quantité de ce
marbre fossilisé. Pour cela chaque année, des milliers de tonnes de blocs, de
plaques et d’articles façonnés sur place sont déversés sur les marchés du
monde. Ce fabuleux marbre fossilisé noir où marron ayant mûrit dans les
carrières à ciel ouvert, illustre l’attrait et fascination qu’il exerce sur les
professionnels comme les divers acheteurs. Son prestige c’est sa beauté et sa
rareté dans le monde, vu que rentrant aussi bien dans le design architectural
que la décoration des habitations modernes.
Ah, ces extracteurs de blocs parfois en sous-traitance !
Debout depuis l’aube, ces hommes
extraient les blocs multidimensionnels les pieds bien assurés dans les
dépressions de la roche, qu’on dirait moulées pour cet usage. Les images
dégagées des gestes cent fois recommencés se plantent dans le cœur et la chair
comme des épines provoquant des soupirs d’impuissance. Aucune force humaine
n’aurait pu les contraindre à faire ce qu’on leur demande. Même le plus
élémentaire instinct de conservation ne pourrait les y obliger, mais les
dimensions plus réduites que les leurs n’offrent guère que cette alternative
par ce travail.
Aux heures les plus brûlantes, par une
intolérable sensation de chaleur ou la perception des choses devient parfois
inconsciente, il est impossible d’imposer cette cadence avec une rémunération
semblant avoir du mal à contenir les immenses besoins ont ils rêvent. N’est-ce
pas que les réflexes à ces moments ne s’enchaînent plus, et aussi l’action
s’immobilise ? Parce que tout le monde se met à l’abri du soleil essayant
de boire abondamment de l’eau chaude ou du thé. Alors qu’au crépuscule, ces
mêmes hommes scrutent les pistes lointaines dans l’attente des camions à
bennes. Et donc s’en suit un autre enfer, celui des chargements des blocs qui
dureront plusieurs heures avant de prendre destination des hangars à Erfoud et
Rissani.
Ah, ces gueules poussiéreuses apprentis artisans tailleurs polisseurs à
la pièce !
Alors que le temps n’est plus où
l’ouvrier travaillait quatorze à seize heures par jour, ces sous-exploités qui
étaient jusqu’à ce jour considérés comme des machines où il importe d’obtenir
le plus grand rendement, ils s’en sont réjouis de cette prise en main de ce
secteur. C’est vrai ils aspirent ne plus être couverts de poussières ni vêtus
de haillons, sans couverture sociale ni même RAMED. Pour eux fini le temps où
ils sont éparpillés dans des ateliers de fortune non déclarés, où les
conditions de travail et d’hygiène sont lamentables évoquant les ergastules du
temps de l’esclavage.
Et, même si, certains parmi eux récemment,
avaient bénéficié de l’INDH pour monter leurs unités artisanales, ils restent
piégés sous les toiles rafistolées multicolores en mauvais états. Ainsi, hormis
leurs pieds glissés dans des babouches usagées, on ne voit d’eux que leurs yeux
brillants par suite de l’utilisation permanente de pommades ophtalmiques si ce
n’est carrément dermiques. Au point de continuer d’offrir un spectacle pour
touristes les prenant en haute estime pour leur courage.
Heureusement ce temps de recensement de
ses apprentis artisans est arrivé à point nommé, qu’en fait aidera bien sur à
la réflexion de mise en œuvre et édification d’un complexe artisanal digne de
ce nom. Dans lequel, la formation continue serait dispensée grâce aux mains
expertes usant des innovations tant au niveau pratique que technologique. Les
artisans ainsi initiés contribueront certainement à la qualité des articles
façonnés, surtout pourront s’aider du guide présentoir d’articles pour ajuster
les prix dans une transparence afin d’éviter les surprises des livraisons à
domicile qui entachent encore le label Maroc.
Cependant, cette réflexion restera
incomplète si l’on n’évoque pas les efforts que doivent développer les services
départementaux de sauvegarde des territoires, en l’occurrence la police et la
gendarmerie pour coordonner leurs dispositifs et instruments de surveillance de
l’écologie. Est-il utile de souligner que ce fonctionnement au niveau de ces
dispositifs aura des conséquences positives sur la propagation illicite par une
instauration d’une nouvelle approche d’exploitation des carrières. Mais, cela
implique une certaine idée des responsables territoriaux qui doivent profiter
de la décision royale dans beaucoup de domaines pour servir les grandes
orientations de l’Etat au service des citoyens en termes positifs de biens et
d’utilités.
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