samedi 5 octobre 2013

LES CARRIÈRES DE MARBRE FOSSILISE AU TAFILALET : EST-CE LES PRÉMICES D’ARRÊT DE L’EXCAVATION ANARCHIQUE DU DÉSERT ET DE L’EXPLOITATION HONTEUSE DES GUEULES POUSSIÉREUSES ?

Après les coups de semence des tempêtes de sables, en regardant au-delà des sommets du décor ogival des dunes : on aperçoit à travers le profile aride de l’Erg les silhouettes des extracteurs de blocs. Par ailleurs travaillant à la solde de pseudo industriels excavateurs du désert sans scrupules, en plus aux ambitions démesurées outrepassant à la fois la loi et le règlement.

Et même si, quelques exploitations sont autorisées, elles n’échappent pas comme les autres aux dérapages sur les méthodes d’extraction employées, les cubages falsifiés, et les délimitations dépassées. Par conséquent, le fait de fermer les yeux et laisser faire n’a fait que croître une animosité entre les tribus indignées par la destruction de leur biotope et ces nouveaux riches excavateurs ravageurs du désert.

C’est ainsi que les sites environnementaux ont subi des années durant des dénaturations catastrophiques, parfois à l’aide d’engins puissants. Une vraie logistique de génie civil d’exploitation des carrières (grues, treuils, tracteurs, compresseurs et même les citernes à gasoil etc…). Dont tout un chacun peut la considérer avec suspicion, vu qu’elle vise à augmenter la fortune des uns au dépens des autres sans s’affranchir des moindres droits envers les finances de communes ou même l’Etat.

Mais voilà, la visite de Sa Majesté le Roi Mohamed VI à Errachidia Erfoud Rissani et Merzouga annonce l’arrêt de l’exploitation sauvage des carrières. Cette question restée sans réponse dans l’agenda gouvernemental malgré la publication des listes des rentiers bénéficiaires. Parce que faisant partie de l’ambiguïté des rapports politico affairistes qui mobilisent toutes les ressources d’influence vis-à-vis de nombreuses administrations centrales et régionales. En cela la société civile ayant droit de regard sur ce qui se passe dans ce secteur par la force de la constitution, s’extasie et s’excite déjà à la prise en main du dossier par l’Agence Nationale du développement et  préservation des oasis et des territoires de l’arganier.  

Les pseudo industriels du désert, ces nouveaux riches de la rente et du laisser-aller !

       Tout au long de l’année, une lutte contre le temps est engagée au su et au vu de tout un chacun par les vrais comme les faux exploitants des carrières de marbre fossilisé. Ils se réjouissent par ailleurs du succès de leur pillage tant la réussite leur convient et les conforte. En plus jouant aux apprentis sorciers monopolistes, manipulant même une armada de petits artisans. C’est vrai, dans ce monde bien particulier où la totalité des artisans leur est subordonnée, ils les adaptent aux desiderata de leur production illégale. Parce que pour eux l’émulation n’est qu’un moyen de rentabilité de premier ordre, elle ne fait aucunement appel d’après eux aux qualités de l’individu de son attachement aux valeurs humaines.

       Aussi, leurs univers ne se limitent qu’au huit lettres qui constituent le mot « affaires ». Bien sur, ils s’emploient à les fructifier par de grandes opérations commerciales s’effectuant dans un espace relativement fermé. D’autant plus régi par des pratiques leur permettant des gains en dehors des lois en vigueur, s’aidant même de supports étatiques bancaires et financiers comme outils de médiation des transferts de devises. Ils utilisent l’informatique via Internet,  parce que maîtrisant la modélisation des règles de l’économie mondialisée de ce marché par des enchères internationales sur des sites à circuits fermés dont ils ont les sésames.

       Dans cette perspective l’élan pour satisfaire à la demande croissante, est la production en grande quantité de ce marbre fossilisé. Pour cela chaque année, des milliers de tonnes de blocs, de plaques et d’articles façonnés sur place sont déversés sur les marchés du monde. Ce fabuleux marbre fossilisé noir où marron ayant mûrit dans les carrières à ciel ouvert, illustre l’attrait et fascination qu’il exerce sur les professionnels comme les divers acheteurs. Son prestige c’est sa beauté et sa rareté dans le monde, vu que rentrant aussi bien dans le design architectural que la décoration des habitations modernes.

Ah, ces extracteurs de blocs parfois en sous-traitance !

       Debout depuis l’aube, ces hommes extraient les blocs multidimensionnels les pieds bien assurés dans les dépressions de la roche, qu’on dirait moulées pour cet usage. Les images dégagées des gestes cent fois recommencés se plantent dans le cœur et la chair comme des épines provoquant des soupirs d’impuissance. Aucune force humaine n’aurait pu les contraindre à faire ce qu’on leur demande. Même le plus élémentaire instinct de conservation ne pourrait les y obliger, mais les dimensions plus réduites que les leurs n’offrent guère que cette alternative par ce travail.

      
       Aux heures les plus brûlantes, par une intolérable sensation de chaleur ou la perception des choses devient parfois inconsciente, il est impossible d’imposer cette cadence avec une rémunération semblant avoir du mal à contenir les immenses besoins ont ils rêvent. N’est-ce pas que les réflexes à ces moments ne s’enchaînent plus, et aussi l’action s’immobilise ? Parce que tout le monde se met à l’abri du soleil essayant de boire abondamment de l’eau chaude ou du thé. Alors qu’au crépuscule, ces mêmes hommes scrutent les pistes lointaines dans l’attente des camions à bennes. Et donc s’en suit un autre enfer, celui des chargements des blocs qui dureront plusieurs heures avant de prendre destination des hangars à Erfoud et Rissani.

Ah, ces gueules poussiéreuses apprentis artisans tailleurs polisseurs à la pièce !

       Alors que le temps n’est plus où l’ouvrier travaillait quatorze à seize heures par jour, ces sous-exploités qui étaient jusqu’à ce jour considérés comme des machines où il importe d’obtenir le plus grand rendement, ils s’en sont réjouis de cette prise en main de ce secteur. C’est vrai ils aspirent ne plus être couverts de poussières ni vêtus de haillons, sans couverture sociale ni même RAMED. Pour eux fini le temps où ils sont éparpillés dans des ateliers de fortune non déclarés, où les conditions de travail et d’hygiène sont lamentables évoquant les ergastules du temps de l’esclavage.

       Et, même si, certains parmi eux récemment, avaient bénéficié de l’INDH pour monter leurs unités artisanales, ils restent piégés sous les toiles rafistolées multicolores en mauvais états. Ainsi, hormis leurs pieds glissés dans des babouches usagées, on ne voit d’eux que leurs yeux brillants par suite de l’utilisation permanente de pommades ophtalmiques si ce n’est carrément dermiques. Au point de continuer d’offrir un spectacle pour touristes les prenant en haute estime pour leur courage.

       Heureusement ce temps de recensement de ses apprentis artisans est arrivé à point nommé, qu’en fait aidera bien sur à la réflexion de mise en œuvre et édification d’un complexe artisanal digne de ce nom. Dans lequel, la formation continue serait dispensée grâce aux mains expertes usant des innovations tant au niveau pratique que technologique. Les artisans ainsi initiés contribueront certainement à la qualité des articles façonnés, surtout pourront s’aider du guide présentoir d’articles pour ajuster les prix dans une transparence afin d’éviter les surprises des livraisons à domicile qui entachent encore le label Maroc.


       Cependant, cette réflexion restera incomplète si l’on n’évoque pas les efforts que doivent développer les services départementaux de sauvegarde des territoires, en l’occurrence la police et la gendarmerie pour coordonner leurs dispositifs et instruments de surveillance de l’écologie. Est-il utile de souligner que ce fonctionnement au niveau de ces dispositifs aura des conséquences positives sur la propagation illicite par une instauration d’une nouvelle approche d’exploitation des carrières. Mais, cela implique une certaine idée des responsables territoriaux qui doivent profiter de la décision royale dans beaucoup de domaines pour servir les grandes orientations de l’Etat au service des citoyens en termes positifs de biens et d’utilités.

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