LE DÉSASTRE DU JEUDI NOIR, NE MET-IL LE MAROC A L’ÉPREUVE DE L’ OPÉRATIONNALITÉ DE SA CONSTITUTION PAR L’INSTAURATION DU CSS (CONSEIL SUPRÊME DE SÉCURITÉ) ?
Apparemment, tout montre qu'au ministère de l’Intérieur marocain, les futures
nominations à la tête des wilayas et provinces seraient faites dans l’esprit du renouveau et de la temporalité des
défis impartis au bon déroulement du passage à la régionalisation avancée. Et
ce, en plus pour ne plus faire paraître les citoyens portant des pansements sur
leurs têtes, ni des séquelles physiques et psychologiques d’où transparaissent
les larmes de la société marocaine donnant de mauvais signaux sur l’exemplarité
de la démocratisation en cours au Maroc. Pour cela, n’est-il arrivé le temps
des levées des satisfecits-rétributions de convenance voire complaisance face
aux dérapages voulus ou fortuits par l'usage outrancier de la matraque à la place des négociations ? Et, rejoindre la volonté royale au travers l’application
des commodités constitutionnelles par l’installation du CSS (Conseil Suprême de
Sécurité) Article 54, en s’attelant aux nominations de méritocratie dans
les structures de l’Etat. Aussi, le parachutage dans les fonctions de
Walis et /où Gouverneurs, certains fonctionnaires spécialisés dans
l’opportunisme connaissent bien. Ce qui parfois que l’on soit pour ou contre,
les montre sans réjouissance ni conviction sur l’échelle du développement
territorial qu’ils gèrent. Ne pouvant s’y opposer aux effets pervers de leurs
propres commandements qui les accompagnent, faisant donc capoter les idéaux de
gouvernance de proximité de leurs administrés.
Voilà ce qui est dit sans ambages et non
sans inquiétude pour extérioriser la tristesse qui a frappé les marocains après
la bastonnade non méritée des professeurs stagiaires. Dont Benkirane en a
brillamment illustré son éloignement du peuple, même si, à chaque crise de
trouble de l’ordre public il endosse la responsabilité aux Walis et Gouverneurs
censés avoir leurs plans respectifs d’y faire face. Et oui, personne ne peut
zapper cet examen de conscience relatif aux commandements des territoires au
ministère de l’Intérieur, et/où les nominations semblent quelque fois
mystérieuses dans leur volet de reconnaissance d’aptitude en gouvernance
proximale. Tantôt elles s’avèrent à visage humain dans leur cohérence montrant
les investis aux commandements passés par des étapes de compréhensions
généreuses, notamment vis-à-vis des citoyens-administrés peinant à trouver
l’oreille pour dire leur frustration des injustices qu’ils subissent. Tantôt elles
se déclarent plus amères voire paradoxales, créant le flou d’incohérences un peu
moins subtile dans les commandements par le maintien de distance dans les
actions au quotidien, particulièrement face aux revendications légitimes comme
celles exprimant le désir de dignité ‘’Al Karama’’ et la défense des valeurs universelles
indivisibles. D’ailleurs n’est-ce là où se pose l’interrogation sur l’évaluation
de dangerosité des situations pour le bon exercice du déroulement des
opérations de dispersion des participants aux marches et autres sit-in ?
Néanmoins, rien
qu’au travers l’historicité des nominations au ministère de l’Intérieur du
Maroc, n’en a-t-on pas connu des commis de l’Etat géniaux ayant laissé leurs
empreintes par des initiatives et prestations courageuses ? C’est
d’ailleurs le moins que l’on puisse dire, même si moins nombreux ils trouvaient
des solutions par des approches de proximité responsables envers les situations
administratives des plus compliquées. Certes, beaucoup d’entre eux n’ont pas
été pour autant récompensés ni promus parce que sont restés déterminés loin des
ambitions politiques. Pire encore, ils y voient des incompétents gravir les
échelons pour des raisons immoralement matérialistes jusqu’à tourner casaque
dans leur raisonnement intimiste selon la conjoncture politique. Ainsi, combien
de Walis et Gouverneurs ont aujourd’hui en ligne de mire l’effectivité de la
péréquation de l’apaisement sociétal dans le cadre du respect des lois, pour s’occuper
sereinement avec responsabilité et abnégation des glissements et dérapages.
C’est vrai, à
valeur d’aujourd’hui tout ou presque a été relaté dans les réseaux sociaux et même au parlement sur
les retombées de mauvaise gouvernance benkiranienne, particulièrement sur le
volet relatif au droit à manifester, dont Hassad le ministre de tutelle courageusement en a reconnu la responsabilité collective de tous les membres du gouvernement. Par conséquent, à présent dans l’attente
des élections législatives, c’est en âme et conscience que les marocains auront
à décider du destin de leur pays dans ce domaine. Au sens où il ne faudrait
envisager que tous les acquis depuis le discours royal mémorable du 09 Mars
2011 soient perdus du jour au lendemain, parce que ce gouvernement en fin de
vie n’aurait pas bien intégré la conceptualisation du nouveau Maroc. En plus n’ayant
donné aucunement de priorité à l’arrimage paisible non conflictuel à la
constitution du 01 Juillet 2011, de par l’adversité intrinsèque gérée en double
aveugle entre les coalisés contre les manifestations ne présentant même pas les
moindres dérives.
Cela dit, il est
difficile de nier l’intervention musclée de ce jeudi noir 07 Janvier 2016 contre
les professeurs stagiaires, lesquels démontrant leur refus au refus des
pouvoirs publics de s’attabler avec eux. Et pourtant, en vertu du principe du
dialogue socioprofessionnel, c’aurait été mieux de trouver un terrain d’entente
sans l’usage de serment ni de règlement des comptes dans tous les sens. A cet
égard, tout un chacun peut se sentir perplexe en voyant ce gouvernement en ce
temps présent, produire en retour un tel brouillage de messages comme une
compensation de son soi-disant mérite. A bon entendeur salut !